LE BRESIL
Le Brésil est situé sur le continent sud-américain dont il occupe la moitié de la surface, soit 8 547 404 km2 (environ 15 fois la France) l'autre moitié est occupée par 11 pays.
Neuf ont des frontières communes avec lui :
Bolivie 3 126 km, Pérou 2 995, Colombie 1 644, Guyana 1 606, Venezuela 1 495, Paraguay 1 339, Argentine 1 263, Uruguay 1 003, Guyane française 655 et enfin le Surinam 593 km.
Le Brésil est un pays chaud de la zone tropicale, situé entre l'équateur qui le traverse au Nord en Amazonie et le tropique du capricorne qui passe au sud. Il est constitué essentiellement d'un vaste plateau, qui s'affaisse au Nord et au sud par deux grands bassins fluviaux, celui de l'amazone immense et celui du Paranà qui prend sa source en Argentine.
Le Brésil possède 7 365 km de côtes avec l'océan Atlantique, ainsi que plusieurs climats selon l'endroit ou l'on se trouve :
Un climat
équatorial en Amazonie avec une température moyenne de 30 à
46C. Des pluies d'environ 2 500 millimètres par an, réparties
sur l'année
avec occasionnellement un rafraîchissement à 20C. Flore équatoriale.
Un climat
tropical sur le plateau central ainsi que sur une partie du nord-est et du
sud-est avec deux saisons chaudes, l'une sèche et l'autre pluvieuse.
Température moyenne de 25C. Des pluies de 1 000 à 1 500 millimètres
par an en été. Forêt-galerie dans les vallées humides.
Un climat semi-aride dans la vallée du Rio San Francisco au Nord de Minas, température moyenne de 27C avec des pluies de 800 millimètres par an.
Un climat
tropical d'altitude dans les parties les plus élevées du plateau
atlantique dans le Nord du Paranà au sud de mato-grosso. Température
moyenne 18 à 22C. Il y a un hiver ou la pénétration d'air
polaire, venant de l'atlantique, provoque des gelées. Pluies de 1 000
à 1 500 millimètres, surtout
l'été.
Un climat
subtropical au Sud de Sao Paulo et du Mato Grosso pouvant remonter jusqu'au
nord du Paranà. Températures moyennes de moins de 18C.
Il peut y avoir des neiges sur la hauteur. Pluies de 1 500 à 2 000
millimètres par an.
Et enfin un climat tropical atlantique qui va du Rio grande do Norte à Sao Paulo, avec des températures moyennes de 18 à 26C, des pluies de 1 200 millimètres par an avec des saisons très tranchées automne et hiver dans le nord-est, été dans le sud et au sud de Bahia, des pluies toute l'année.
Il faut savoir que le Brésil est divisé en 5 régions (le Nord, le Nord est, le sud est, le sud, le centre est) et 26 états, le tout formant une fédération et il faut y rajouter le district fédéral de Brasilia.
L'Amazonie, c'est 4 900 000 km2 soit 42 % du territoire pour une population d'environ 10 300 000 habitants. Cette région possède 81% de l'eau douce du Brésil grâce à l'amazone et ses 6.270 km, qui se déverse dans l'océan sur 200 km. C'est aussi 1/5 de l'eau douce du monde.
Ces régions sont divisées en 7 Etats :
Acre : 153 149 km2 pour 455 200 habitants, la capitale est Rio Branco avec 198 000 habitants.
Amapa : 143 453 km2 pour 362 200 habitants, la capitale est Macapa avec 180 000 habitants.
Amazonas : 1 577 820 km2 pour 2 300 000 habitants, la capitale est Manaus avec 1 012 000 habitants.
Para : 1 253 164 km2 pour 5 400 000 habitants, la capitale est Bélem avec 1 245 000 habitants.
Rondonia : 238 512 km2 pour 1 300 000 habitants, la capitale est Porto Velho avec 288 000 habitants.
Roraima : 225 116 km2 pour 300 000 habitants, la capitale est Boa Vista avec 145 000 habitants.
Tocantins : 278 420 km2 pour 1 000 000 habitants, la capitale est Palmas avec 25 000 habitants.
L'AMAZONIE
Couverte par
la plus grande forêt du monde intertropical et baignée par le
fleuve le plus puissant de la planète, l'Amazonie - qui s'étend
sur six pays, mais principalement au Brésil - est l'univers de la démesure.
Aussi peu peuplée qu'un désert malgré son potentiel économique,
elle a vu sa population doubler en trente ans. C'est l'un des derniers grands
fronts pionniers s'offrant aux hommes.
Description physique
Deux éléments essentiels caractérisent le milieu physique de l'Amazonie, région naturelle qui se calque sur la plus grande partie du bassin de l'Amazone: le fleuve et son réseau hydrographique en premier lieu, et la forêt dense ensuite, milieu si spécifique que ses caractères gouvernent aussi bien les formes de vie que les sociétés humaines.
Relief et géologie
L'Amazonie
couvre environ 6 millions de kilomètres carrés, dont trois cinquièmes
au Brésil, le reste appartenant essentiellement à la Colombie
et au Pérou, et, pour de plus faibles surfaces, à la Bolivie,
au Venezuela et à la frange orientale de l'Équateur. C'est une
gigantesque plaine en forme de poire, qui s'étend de l'Atlantique au
piémont andin, dans le sens est-ouest, et qui déborde sur les
plateaux proches (Guyanes, Mato Grosso). La géologie montre une architecture
simple: deux massifs cristallins, éléments des boucliers antécambriens
du Brésil (au sud) et des Guyanes (au nord), soutiennent un alignement
de vastes bassins sédimentaires, dont l'ancienneté et l'épaisseur
augmentent de l'Atlantique aux Andes. Le premier bassin, qui correspond à
l'embouchure du fleuve et à son lit commun avec le Xingu dans son cours
inférieur, atteint plus de 3 000 m d'épaisseur. En amont, jusqu'au
confluent avec le rio Madeira, un deuxième bassin aussi profond contient
des terrains primaires et secondaires, couverts de grès pliocènes.
De la partie centrale au pied des Andes, les sédiments se sont entassés
sur plus de 4 000 m depuis le début de l'ère primaire (530 millions
d'années).
Les altitudes, le plus souvent inférieures à 200 m - 100 m dans
la gouttière fluviale -, approchent rarement 400 m. La topographie
présente un aspect étagé: parallèlement à
l'axe du fleuve, on distingue la plaine fluviatile périodiquement inondable
(várzea), surmontée de plaines presque horizontales et couvertes
de forêt, appelées terras firmas (terres fermes d'interfluve,
non inondables).
Climat et formes de vie
Rattachée
à l'Afrique et à l'Antarctique dans un immense continent appelé
Gondwana, l'Amérique du Sud s'en détacha pour migrer vers l'ouest,
jusqu'à sa position actuelle, acquise au début du quaternaire.
Elle constitua donc longtemps un monde clos et isolé et ses espèces
végétales et animales, initialement proches de celles de l'Afrique
ou de l'Australie, s'en différencièrent peu à peu. Ce
n'est qu'au cours du quaternaire qu'un pont continental, l'Amérique
centrale, la relia à l'Amérique du Nord, dont les formes de
vie sont encore assez différentes.
Très chaud et très humide, le climat amazonien est typiquement
équatorial dans le Nord-Ouest, et à nuance tropicale humide
pour le reste de la région. Grâce à lui, et aussi parce
que l'homme ne s'y est installé que tardivement, la forêt sempervirente
y connaît un développement unique, les espèces vivantes
y étant à la fois plus variées et plus riches en individus
que partout ailleurs.
©Yannick
Liogier
Le climat
Les températures moyennes très élevées, supérieures à 25 °C toute l'année, dépassent fréquemment 30 °C. Les précipitations, dont la moyenne est de 150 à 200 mm par mois et d'environ 2 000 mm par an sur l'ensemble de la région, sont largement plus abondantes par endroits, à l'embouchure ou sur le cours supérieur de l'Amazone, par exemple. Quelques régions, telle la vallée du Branco dans le Nord, sont plus sèches. Si les fortes températures s'expliquent par la position en latitude, l'importance des pluies et surtout la brièveté de la saison sèche (août-octobre) sont plus énigmatiques dans cet espace continental. Séparée des vents d'ouest par la barrière des Andes et des alizés par le massif des Guyanes, l'Amazonie devrait connaître un climat relativement sec, à nuance continentale, en dehors des périodes de mousson. Il semble en fait que, selon la période de l'année, les alizés empruntent le couloir de la vallée de l'Orénoque, où des flux atmosphériques remontant le cours du fleuve depuis l'embouchure assurent un apport constant en air humide et provoquent des pluies à la rencontre des basses pressions atmosphériques, pratiquement constantes toute l'année sur l'Amazonie. De plus, la forêt dégage de grandes quantités de vapeur d'eau et de chaleur qui entretiennent le mécanisme des pluies quotidiennes, notamment en fin de journée.
La flore
Les limites
de l'Amazonie coïncident avec celles du domaine de l'hévéa,
arbre originaire de ce milieu. Exploité par l'homme, qui transforme
sa sève (le latex) en caoutchouc, il a été transplanté
dans des régions au climat similaire, notamment en Asie du Sud-Est
(Malaisie, Indonésie, Thaïlande).
Il est paradoxal de constater que la forêt dense pousse sur des sols
de qualité médiocre. Souvent minces (moins de 1 m, alors que
les sols d'autres zones tropicales peuvent atteindre 2 m en forêt) et
faiblement minéralisés, leur rôle se limite au support
des grands arbres, qui étendent de longues racines à la surface
du sol. Cette contradiction entre l'exubérance de la forêt et
la pauvreté du sol s'explique par le fait que la forêt se nourrit,
en quelque sorte, d'elle-même: les parties mortes de la végétation
pourrissent en effet très vite, et leurs composants minéraux
sont immédiatement absorbés par les arbres vivants.
La forêt présente plusieurs strates. Le sous-bois est particulièrement
pauvre, car les grands arbres, dont l'ombre entrave la photosynthèse
réalisée par les plantes basses, absorbent la plupart des ressources.
Au-dessus, les arbres sont disposés en deux ou trois niveaux mêlant
les futurs grands arbres et les espèces de taille moyenne, comme les
palmiers. La strate supérieure est formée des plus grandes espèces
qui atteignent 40 m, sauf dans l'est de l'Amazonie, où la forêt,
de type plutôt tropical, est moins élevée. D'innombrables
lianes et épiphytes (plantes enracinées sur d'autres), tels
que les orchidées ou certains ficus, y pendent de leurs branches. Ces
plantes prennent parfois la forme de parasites, étouffant peu à
peu l'arbre sur lequel elles poussent; d'autres s'en servent seulement comme
relais pour atteindre le sol. Dans la basse várzea, l'hyperhumidité
ne permet l'existence que d'une prairie flottante. Sur ses marges, une forêt
basse, composée en majorité de palmiers, s'agrippe aux rives.
Sur la terra firma, en revanche, la forêt peut prospérer. À
l'embouchure, la forêt continentale laisse la place à la mangrove,
forêt caractéristique des littoraux tropicaux dont les arbres
aux racines aériennes sont adaptés au milieu saumâtre.
crocodile ©GeorgesPitseys
La faune
La faune
amazonienne, spécifique, présente peu de points communs avec
celle des autres continents, car l'Amérique du Sud est longtemps restée
isolée des autres continents.
L'Amazonie est la terre d'élection de plusieurs espèces de singes,
très différents de ceux de l'Ancien Monde. Les marsupiaux sont
également plus nombreux ici qu'ailleurs, l'Australie exceptée.
D'autres mammifères se sont adaptés à la vie arboricole,
tels les écureuils volants. Les reptiles (tortues, caïmans, serpents)
sont surtout aquatiques, et vivent essentiellement dans les zones hyperhumides.
La plupart des animaux sont adaptés à la pénombre constante
régnant en forêt, comme en témoigne la grande taille des
yeux des primates lémuriens. Quant aux oiseaux et insectes, ils pullulent
dans ce "paradis" naturel.
L'Amazone
et ses affluents comptent dix fois plus d'espèces de poissons que les
fleuves d'Europe. Son bassin abrite probablement le quart des espèces
d'oiseaux de la planète. Chaque année, les biologistes découvrent
des dizaines d'espèces vivantes.
Exposés aux attaques de nombreux prédateurs, les animaux, comme
les végétaux, ont élaboré une infinie diversité
de moyens de défense pour se protéger. Des insectes usent ainsi
de camouflages pour ressembler à des feuilles ou à des fleurs
vénéneuses.
Chez d'autres espèces, comme certaines rainettes, l'épiderme
est enduit de poisons très violents, et leur couleur, très vive,
signale ainsi le danger aux agresseurs potentiels. La recherche pharmacologique
trouve d'ailleurs en Amazonie un des domaines les plus riches en végétaux
et animaux susceptibles de fournir des substances utiles à la médecine,
notamment à la neurologie.
L'homme et l'"enfer vert"
Front pionnier,
l'Amazonie est un monde où l'homme conquiert des terres pratiquement
vierges pour les utiliser et tenter d'y prospérer. Cette conquête
se révèle toutefois difficile et souvent tragique, puisqu'elle
a impliqué le massacre partiel des premiers habitants, les Indiens,
et que la faiblesse de la population actuelle traduit la lenteur de la progression
commencée voici cinq siècles.
Les étapes du front pionnierL'Amazonie, qui couvre 42 % de leur territoire,
est aux Brésiliens, peuple de pionniers et de migrants, ce que le Far
West des États-Unis fut aux colons anglo-saxons. Mais si les montagnes
ne représentent pas ici un obstacle - les altitudes ne dépassent
nulle part 300 m -, la forêt dense en est un de taille. À la
fin des années 1960, le gouvernement militaire crée la Surintendance
du développement de l'Amazonie (Sudam), chargée d'attirer dans
la région une population migrante en lui proposant des avantages fiscaux.
Pour la plupart chassés du Nordeste par la sécheresse, les paysans
croyaient qu'ils pouvaient tirer quelque bénéfice de cette dictature
du bulldozer dans les grandes zones de colonisation dirigée (le long
des grandes percées des routes transamazoniennes) ou en vendant leur
force de travail dans les grands ranchs privés. Si certains résultats,
comme l'exploitation du fer de Carajás, ont été positifs,
la conquête de cet espace apparemment homogène - mais en fait
tellement contrasté - est loin d'être achevée, et a incité
les paysans à s'associer à la révolte des Indiens. Au
défi économique orchestré depuis Brasília - autre
construction pionnière symbolique - et les sièges de quelques
grandes sociétés multinationales s'est opposé, à
partir des années 1970, celui des écologistes. Défenseurs
des tribus indiennes, ces derniers considéraient que la destruction
de la forêt amazonienne - indispensable à l'équilibre
de la biosphère - pourrait avoir de sensibles répercussions
sur le climat de la planète.
copyright
© Richard List
Les formes de peuplement
Très
propice à la vie sauvage, l'Amazonie est en revanche un milieu répulsif
pour l'homme. Le climat, les parasites et les germes pathogènes - l'aire
d'extension de la fièvre jaune recouvre à peu près celle
de la forêt -, mais aussi la forêt elle-même, ont gêné
la croissance démographique. Jusqu'à la conquête par les
Européens, les seuls habitants furent les ancêtres des actuelles
populations indigènes, dites "indiennes", comme les Jivaros
ou les Chavantes. Dispersés le long du fleuve et de ses affluents (rarement
à l'intérieur de la forêt), ces peuples d'origines différentes
et parlant des langues distinctes se regroupaient en petites communautés.
Hormis à l'embouchure, sur la grande île de Marajó, aucune
de ces sociétés ne forma de groupes assez nombreux pour donner
naissance à une véritable civilisation capable de laisser des
traces durables. Ces tribus semi-nomades vivaient d'agriculture, de chasse
et de pêche. Le fleuve était donc essentiel à leur vie:
source de nourriture et d'eau, il servait aussi aux déplacements en
pirogues, creusées dans des troncs d'arbre. Les conquérants
portugais visitèrent l'Amazonie dès la première moitié
du XVIe siècle, suivant eux aussi le cours du fleuve. Rapidement déçus
par l'absence d'or, ils se contentèrent des produits de la forêt,
mais, surtout, réduisirent de nombreux Indiens en esclavage. La population
indienne était beaucoup moins nombreuse trois siècles plus tard:
isolement, maladies, misère et perte du contrôle fluvial expliquent
cette tragédie, comparable à celle que connurent les Indiens
de l'Amérique du Nord au XIXe siècle. Les Blancs, découragés
par des conditions de vie souvent difficiles, ne s'installèrent que
très lentement dans cette région qu'ils pensaient dépourvue
de richesses minérales, et n'y importèrent que peu d'esclaves
noirs.
La population reste aujourd'hui très faible: 6 à 7 millions
d'habitants (dont les deux tiers au Brésil), soit environ 1 h./km2.
De plus, cette population réside pour la moitié dans les villes,
dont les deux principales, Manaus et Belém, dépassent le million
d'habitants. Iquitos, au Pérou, est la troisième grande ville
amazonienne, les autres villes de taille notable étant toutes brésiliennes.
Le mouvement des populations rurales, souvent très pauvres, vers la
périphérie des villes accentue la tendance à l'urbanisation.
Si la population ne cesse d'augmenter - elle a plus que doublé durant
les trente dernières années -, la forêt reste un désert
humain, puisque les principales villes sont installées le long du fleuve
et de ses grands affluents.
L'économie régionale
La forêt constitue la première et la plus ancienne des ressources amazoniennes. Outre le latex, les fruits, les huiles et les graines, le bois est la principale production. La forêt amazonienne offre toutefois moins de ressources en ce domaine que celles d'Afrique ou surtout d'Asie, et la répartition des espèces exploitables n'est pas encore bien connue. Berceau de l'hévéa, l'Amazonie a connu jusqu'à la Première Guerre mondiale une certaine prospérité grâce au caoutchouc, qui fit de Manaus une ville riche et moderne en pleine jungle, qui possède même un opéra. Mais la création de vastes plantations en Indochine et l'invention du caoutchouc synthétique ruinèrent et la capitale amazonienne et l'exploitation des hévéas, dont la sève était récoltée par des forestiers itinérants, les seringueiros.
Systèmes de culture
Les cultures
vivrières sur brûlis - les cendres des arbres incendiés
fertilisant le sol pour quelques années - ne conviennent qu'à
des populations peu nombreuses et itinérantes (le sol est à
nouveau épuisé au bout de cinq à dix ans). D'autres techniques
ont été utilisées, notamment par des groupes d'agriculteurs
d'origine japonaise, qui apportent systématiquement aux sols les constituants
chimiques manquants. Ainsi fut développée la culture des poivriers
et du corchorus. Il s'agit toutefois de techniques agricoles coûteuses,
qui requièrent des cultivateurs ayant reçu une formation adéquate.
Les autorités brésiliennes ont tenté d'implanter des
exploitations de ce type, mais elles ont échoué, à l'exception
de celles de l'État du Rondônia, où l'on produit surtout
du manioc.
Longtemps limité aux seuls besoins des agriculteurs, l'élevage
a connu une forte expansion depuis trente ans, d'abord du fait d'initiatives
brésiliennes (qui se soldèrent par de nombreux échecs),
puis sous l'impulsion de grandes sociétés multinationales. Il
s'agit d'un élevage extensif de dizaines de milliers de bovins, pour
les besoins duquel des centaines de milliers d'hectares de forêt ont
été brûlés. Là encore, les résultats
ne sont pas à la hauteur des espérances, puisque la production,
destinée à l'exportation, ne profite que très peu aux
régions d'implantation.
Mines et industries
L'or, si
longtemps espéré, n'est exploité que depuis peu de façon
significative, dans des gisements ou sur des pontons flottants (par filtrage
des eaux des rios negros). Des milliers de seringueiros, abandonnant les hévéas
peu productifs, vendent leur production aurifère à des négociants
qui en retirent de gros bénéfices. Les recherches pétrolières,
après des signes très encourageants dans le delta de l'Amazone,
se sont révélées vaines. En dehors de quelques gisements
de minerai de fer, de bauxite, de potasse et de diamants, seuls deux minerais
(le manganèse et, depuis peu, l'étain) sont exploités
de manière rentable.
L'industrie reste limitée à Belém et à Manaus.
Cette dernière connaît une nouvelle prospérité,
après un demi-siècle de déchéance, grâce
à sa zone franche (zone de production et de commercialisation vers
l'étranger, libre de droits de douane) créée dans les
années 60 près du port fluvial, lequel peut recevoir des navires
de haute mer. L'industrie électronique y connaît aujourd'hui
une certaine réussite. Hors du Brésil, l'économie amazonienne,
essentiellement agricole et commerçante, reste très rudimentaire.
Iquitos, la dernière ville sur le fleuve accessible à des navires
de fort tonnage et qui bénéficie de la présence d'un
important aéroport, vit ainsi d'échanges entre produits de la
forêt et articles manufacturés importés.
Les transportsL'un des problèmes essentiels de l'Amazonie demeure celui
des transports. Si les cours d'eau sont généralement navigables,
les zones comprises entre les rivières sont difficiles d'accès.
L'avion permet de transporter des passagers en tous points, mais peu de marchandises
et à des coûts trop élevés. Le chemin de fer est
insuffisamment développé, la construction et l'entretien des
voies étant fort difficiles et onéreux. L'État brésilien
a donc décidé, dans les années 1970, la construction
des routes "transamazoniennes", tracées à travers
la forêt. Les résultats sont discutés: si la route joignant
Belém à la capitale, Brasília, est une réussite,
celle traversant le sud de l'Amazonie d'est en ouest est plus controversée.
Très coûteuse, elle nécessite un entretien constant, la
forêt repoussant très vite après les défrichements.
Coupée de bacs à chaque rivière, peu efficace et très
lente, elle endommage la forêt, provoque une importante érosion
des sols fragiles mis à nu, et suscite l'hostilité des Indiens,
dont les territoires sont traversés, et des paysans.
L'économie amazonienne reste donc marquée par un grand manque
de productivité dans tous les domaines, un échec aggravé
par les conflits sociaux et les dégâts écologiques qu'il
a provoqués.
Un espace menacé
L'Amazonie
met en contact des populations aux intérêts divergents. Il en
résulte plusieurs menaces graves, aussi bien pour les hommes que pour
la forêt elle-même. Les Indiens, décimés par quatre
siècles d'une colonisation portugaise parfois brutale et toujours néfaste
(ils sont ainsi très exposés à l'alcoolisme ou à
des maladies pour nous bénignes, comme la rougeole), ne sont plus que
quelques milliers à vivre comme leurs ancêtres, en dépit
de la politique de protection mise en place par les autorités brésiliennes
et péruviennes depuis un demi-siècle. Les autres se sont réfugiés
dans la périphérie des principales agglomérations, où
ils vivent dans des conditions précaires. Certaines tribus, telle celle
des Yanomani, se sont révoltées avec une violence croissante
contre les défrichements des forêts de leurs réserves
par les seringueiros et les éleveurs. Des massacres en ont résulté
dans les deux camps, jusqu'à ce que l'État brésilien,
encouragé par une opinion publique internationale alertée par
les Indiens, impose un statu quo précaire. Caboclos (petits paysans)
et seringueiros, eux aussi exaspérés par la pauvreté
et l'utilisation insuffisante des terres par les grands propriétaires,
ont à leur tour exprimé leur opposition, faisant parfois front
commun avec les Indiens.
Mais les conflits dont le front pionnier amazonien est le théâtre
ne concernent pas que les hommes. La forêt, principal enjeu économique,
souffre de défrichements incontrôlés. Au cours des années
1970, 13 millions d'hectares de forêts furent brûlés ou
abattus. Le rythme s'est encore accéléré durant la dernière
décennie: pour la seule année 1988, près de 10 millions
d'hectares (soit l'équivalent d'un terrain de football toutes les secondes)
furent détruits. Mais, plus que les destructions massives, compensées
par la capacité de repousse rapide de la forêt, c'est l'absence
de précautions préalables qui est grave: la plus grande richesse
de l'Amazonie est d'être le principal réservoir biologique de
la planète. La forêt secondaire (apparue après défrichement)
étant toujours beaucoup moins riche biologiquement qu'une forêt
primaire, l'Amazonie perd peu à peu son potentiel vivant. Le gouvernement
brésilien a donc créé un ensemble de réserves
écologiques avec l'aide de la communauté internationale, afin
de mieux connaître le milieu amazonien et d'en préserver l'avenir,
tout en permettant l'exploitation économique d'un monde encore peu
connu.
maison Caboclos
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